
Territoire de Lubero, au Nord-Kivu : un conflit oppose, depuis quelques mois, deux Ongs autour de la gestion de la Réserve des Gorilles de Tayna. Une réserve située à cheval entre la chefferie des Bamate et celle des Batangi, dans l’ouest du territoire de Lubero. Alors que la réserve avait été créée et reste encore sous la gestion de l’Ong éponyme, Réserve des Gorilles de Tayna, RGT, une autre Ong dénommée Hydraulique Sans Frontière, HYFRO, basée à Butembo brandit la lettre de l’ICCN lui attribuant la gestion de cette aire protégée.
Dans une lettre adressée, le 20 mars dernier au directeur général de l’ICCN, le comité territorial de sécurité de Lubero relève que, les autorités coutumières et chefs terriens des deux chefferies, Batangi et Bamate, s’opposent catégoriquement à tout transfert de la gestion de la Réserve des Gorilles de Tayna à une autre organisation. « Surtout que, cette ong n’est pas dans l’optique de la conservation communautaire participative qu’applique la RGT depuis la création de cette réserve en conflit« , dit Kasereka Kasale Joseph, président de la société civile noyau de Kasugho, au nord de la chefferie des Batangi.
Selon l’administrateur du territoire de Lubero, joint par radiookapi.net, le conseil territorial, estime que pour éviter les troubles et le bain de sang, l’autorité de l’ICCN devrait laisser la gestion de la réserve à la RGT. Toutefois, « des mesures devraient être prises pour que l’Hydraulique sans Frontière, HYFRO collabore avec la RGT pour une conservation durable de cette aire protégée communautaire« , dit Mr. Nyembo wa Nyembo Richard.
Rappelons que l’Ong RGT avait créé cette réserve éponyme, en collaboration avec les coutumiers et les terriens des deux chefferies il y a plus de 20 ans. L’objectif était de conserver une population des gorilles de Grauer ou gorilles de plaines de l’Est. Depuis, l’Ong a initié nombreux projets de développement autour de ce site. C’est entre autres, des centres de santé, des écoles ainsi que, l’Université TCCB-UCNDK, dite université de Kasugho.
Rédaction SEPD