
En RD Congo, l’ONG « Alerte Congolaise pour la Défense des Droits Humains », ACEDH, dénonce des tortures et autres arrestations arbitraires dont sont victimes trois défenseurs des droits fonciers de Kitshanga. Dans un communiqué daté de fin fevrier 2020, l’ACEDH estime que les nommés Obedi KARAFURU, John Tulinabo et Ndugutse Basabose, arrêtés par les militaires de 34 011ème régiment FARDC entre le 9 et le 20 février dernier, sont maintenant détenus à la prison Munzenze. Le procureur près le parquet de grande instance de Goma, cité par Radio Okapi, une radio des Nations Unies émettant de Goma (dans leur édition radiodiffusé du lundi 09 mars 2020), qui reconnait le dossier, dit qu’ils sont poursuivis pour occupation illégale de terre et appartenance au mouvement des groupes armé Nyatura. Mais le coordonnateur de l’ACEDH, lui, pense que c’est injustement que ces derniers sont détenus.
Me Olivier Ndoole, joint au téléphone par la même radio, dit être animé, dans cette démarche par « le soucis d’améliorer les conditions de vie des communautés paysanne, en l’occurrence les paysans sans terre« . Mais aussi, comme organisation de défense de l’environnement et des droits humains, l’ACEDH voulant veiller à une distribution équitable des terres agricoles et gestion rationnelle des ressources naturelles de la RD Congo, ajoute que sa démarche en défendant ces défenseurs locaux des droits fonciers des petits paysans sans terre, veut demander à la justice de rendre, en « faveur de ces victimes de leur activisme contre le rançonnement des sans terres par les grands concessionnaires, un procès et jugement équitable«

Le procureur Dauphin Mawazo, cité toujours par Radio Okapi, précise que les dossiers de ces trois détenus sont instruits au Parquet de grande instance de Goma, pour l’accusation concernant l’occupation illégale des terres et à l’auditorat militaire militaire, garnison de Goma pour celle concernant « appartenance ou collaboration avec le groupe armé Nyatura. Mais un des avocats de ces prévenus affirme que jusque-là le plaignant « qui serait un grand notable tutsi, un des anciens leaders de la rébellion du RCD« , ne leur aurait jamais été officiellement présentés.
La mauvaise distribution des terres agricoles dans les zones riveraines du Parc National des Virunga a toujours été une des principales causes de l’envahissement de ce vaste site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le réseau SEPD, qui toujours plaidé en faveur de la protection de l’intégralité de ce site, appelle les autorités au niveau provincial d’intervenir dans ce dossier pour favoriser une justice équitable en faveur de ces petits paysans.