Nord-Kivu ; Démarcation difficile du Parc National des Virunga dans le groupement Binza. Une menace à résoudre urgemment pour ce site du patrimoine mondial.

Du lundi 3 au mercredi 5 février dernier, une délégation mixte composée de 18 cadres dont 6 députés, membres du gouvernement provincial et experts de l’ICCN, et conduite par  le ministre provincial en charge de l’environnement, le Docteur KAKULE KANYERE Moïse, a séjourné dans le groupement Binza, en territoire de Rutshuru, pour tenter de trouver une solution à un vieux conflit des limites du Parc National des Virunga et la chefferie de Bwisha dans la zone.

Selon le rapport de l’organisation Virunga Yetu, dont un expert était parmi les délégués pour cette mission, c’était sur recommandation du gouverneur de la province du Nord-Kivu qui a été contacté, quelques semaines avant, par les communautés locales de Binza qui sont en conflit des limites, depuis plus d’une décennie, avec le Parc sur l’axe Katwiguru-Nyamilima-Ishasha. Cette communauté sollicitait une médiation du gouverneur Carly Kasivita, pour résoudre le different.

Autour de leur administrateur du Territoire, le chef de la Chérie ad intérim de Bwisha et le fonctionnaire délégué de Nyamiliama, les membres de différentes communautés de Binza, particulièrement les Babingi, les Nande et les Hutu, ont été largement consultés mardi 4 février 2020 par cette délégation mixte. De ces consultations il en est sorti que ; sur les axes en conflit des limites, notamment TSHABAGANDA, NYAMBOROGOTA et KAKOMA, la démarcation participative effectuée par l’ICCN et ses partenaires en 2014 a été validée par la communauté locale sur le deux premiers axes.

Le principal point de divergence reste, selon une radio locale émettant à Nyamilima, sur l’axe KAKOMA. Une descente a donc été programmée sur KAKOMA au mois d’avril pour départager les deux parties, indique Virunga Yetu dans son rapport. En attendant ladite descente, les communautés locales de Binza ont donc demandé que l’ICCN suspende toutes ses activités de fixation des layons ou clôture électrique dans cette zone.

La Synergie des Ecologistes pour la Paix et le développement, SEPD, avait déjà dénoncé dans ses nombreux rapports les menaces que représente l’envahissement du Parc National des Virunga sur l’axe Binza et sur d’autres axes du même site du patrimoine mondial.  Le contraste ente l’accroissement démographique galopant et la disparition progressive des espaces culturaux dans cette zone coincée entre l’Ouganda à l’Est et le Parc à l’ouest est un des facteurs conduisant à envahissement du Parc. L’ICCN avait d’ailleurs déjà accusé la population de Binza d’avoir spolié un vaste étendue du PNVi dans cette zone et où des champs de culture ont été implantés parfois en complicité avec les groupes armés locaux. La population locale de la zone a aussi déjà accusé, à plusieurs reprises, l’ICCN d’avoir torturé les paysans et détruit nombreuses des leurs cultures.  

Publié par synergiedesecologistespourledeveloppement

Nous sommes un Réseau de 24 associations congolaises environnementales et de défense des droits humains, spécialisées dans le plaidoyer en faveur de la conservation durable des aires protégées de la sous-région des Grands-Lacs africains. Depuis fin 2015, l'année de la création de la SEPD, nous sommes impliqués dans la lutte contre les projets d'exploitation du pétrole dans le Parc National des Virunga de la RD Congo et les aires protégées contigus à ce Parc du coté de l'Ouganda. Nous sommes aussi impliqués dans la promotion et sensibilisation sur la transition énergétique durable dans la sous-région des Grands Lacs.

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